Gardiens de Phare
- Production : France, 1929
- Durée : 82 minutes - 35 mm
- Orchestration :
Synopsis
Un gardien de phare et son fils passent un mois dans un phare au large de la Bretagne. Le fils est atteint par la rage.
Le film alterne les séquences angoissantes dans le phare avec la montée de la maladie, et les flash-backs heureux du fils et de sa fiancée bigoudène avec des plans sur les femmes de la famille restées à terre.
Le réalisateur :
Jean Grémillon
Issu d’un milieu modeste de Basse-Normandie à Cerisy-la-Forêt, le jeune Grémillon doit d’abord imposer à son père son désir de faire des études musicales. En 1920, il vient à Paris suivre les cours de la Schola Cantorum de Paris, notamment ceux de Vincent d’Indy. Il se lie à l’avant-garde musicale et théâtrale des années 1920 et découvre le cinéma comme pianiste de salle en accompagnant des films muets. Jean Grémillon accepte ensuite des commandes de courts-métrages liés au monde du travail. Il tourne son premier long-métrage dès la fin du muet, Maldone sous l’œil bienveillant de Charles Dullin, qui produit le film tout en incarnant le premier rôle. Mais la version écourtée qui est commercialisée rencontre un succès médiocre. Gardiens de phare, produit par Jacques Feyder en 1929, est un succès qui l’amène à rencontrer Charles Spaak, avec lequel il réalise La Petite Lise, qui provoque leur renvoi immédiat de chez Pathé-Natan. La sortie du film sera délibérément sabotée.
En 1937, il fait tourner Jean Gabin dans Gueule d’amour et l’année d’après Raimu dans L’Étrange Monsieur Victor, deux films qui lui assurent la consécration artistique et populaire. Durant l’Occupation, il réalise Remorques avec Jean Gabin, Michèle Morgan et Madeleine Renaud, Lumière d’été avec Madeleine Robinson et Pierre Brasseur et Le ciel est à vous avec Madeleine Renaud et Charles Vanel. Après la Libération, il se lance dans plusieurs projets de films historiques à visées révolutionnaires, notamment sur la Commune de Paris, la Guerre d’Espagne, mais aucun ne voit le jour en raison de l’abandon des projets par les producteurs.
Après quatre ans passés sans tourner, il réalise Pattes blanches, qui déroute la critique et le public. Il réalise ensuite L’Étrange Madame X, puis plusieurs courts-métrages, et L’Amour d’une femme avec Micheline Presle. Après quelques documentaires, dont un film sur le peintre André Masson, Jean Grémillon s’éteint prématurément le 25 novembre 1959.
Jean Grémillon aimait réfléchir à son œuvre dans sa maison familiale de Normandie à Cerisy-la-Forêt. Il est inhumé au cimetière de Saint-Sulpice-de-Favières (Essonne) avec son épouse Christiane décédée en 1992.
Plusieurs des longs-métrages de Grémillon ont longtemps été considérés comme perdus, toutefois, tous ont été finalement retrouvés, et restaurés à partir du milieu des années 1970.
Le collège de Saint-Clair-sur-l’Elle, dans la Manche, porte son nom, ainsi qu’une résidence universitaire du CROUS de Caen située à Hérouville-Saint-Clair et une rue de Bayeux. Une rue du Mans située à proximité de l’université du Maine porte également son nom.
Le compositeur :
Gabriel Thibaudeau
Né en 1959 et originaire de Beauharnois, au Québec, Gabriel Thibaudeau étudie le piano à l’École de musique Vincent d’Indy et la composition à la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Il participe également à des stages d’été au Centre d’art d’Orford où il travaille la composition avec Iannis Xenakis.
Depuis 1988 pianiste attitré de la Cinémathèque québécoise et considéré comme le spé cialiste canadien de l’accompagnement musical au cinéma muet, il est à ce titre invité depuis 1991 aux Gionarte del Cinema Muto, à Pordenone et depuis 1992 au festival Il Cinema Ritrovato, à Bologne en Italie.
Pour le cinéma muet, il a composé depuis 1993, entre autres, un quintette de cuivre et percussions pour le film Straight Shooting, un concerto pour piano et orchestre de chambre pour le film La Chute de la maison Usher, un sextuor pour le fim Foolish Wives, et un Requiem pour soprano et piano pour le film The Hunchback of Notre-Dame. En association avec l’Octuor de France, il a composé la musique d’accompagnement pour L’Homme qui rit, Au Bonheur des Dames, Le Masque de Fer, et Poil de Carotte ainsi qu’une adaptation pour Octuor, piano et soprano de sa partition orchestrale pour le film Le Fantôme de l’Opéra.